Comment améliorer la sensibilité de l’EEG ? - 09/12/17
Résumé |
La sensibilité d’un examen est un élément très important à intégrer dans son utilisation en pratique clinique. Concernant l’électroencéphalogramme, la sensibilité pour le diagnostic d’une épilepsie correspond au pourcentage de vrais positifs EEG (mettant en évidence des anomalies EEG épileptiques chez des patients ayant une épilepsie certaine). Pour définir la sensibilité de l’EEG, il est essentiel de s’accorder sur la définition du ou des marqueurs EEG de l’épilepsie : pointe, pointe ondes, polypointes ondes, ondes aiguës. Dans un travail ancien qui fait encore référence [1 ], l’étude de 1824 EEG chez 318 patients souffrant d’une épilepsie certaine a montré que la sensibilité EEG dépendait avant tout de l’âge : 70 % chez les moins de 30 ans, 60 % chez les 20–40 ans et 26 % chez les plus de 40 ans. Cela a amené à insister sur le fait qu’un EEG négatif ne pouvait en aucun cas éliminer le diagnostic d’épilepsie. Une autre étude [2 ] confirmait cet effet de l’âge (sensibilité de 92 % chez l’enfant de moins de 12 ans, et 55 % chez les plus de 12 ans). La sensibilité est aussi influencée par la fréquence des crises et donc la pharmacorésistance de l’épilepsie. La répétition des EEG améliore la sensibilité, mais c’est surtout l’enregistrement d’une phase de sommeil qui a un impact très significatif en améliorant la sensibilité de l’EEG dans l’épilepsie [3 ]. La grande majorité des études sur la sensibilité EEG n’a pas tenu compte du nombre d’électrodes utilisées, de la durée de l’examen. On sait que le nombre d’électrodes est très important pour améliorer la pratique de l’EEG (dans l’idéal un montage de 19 électrodes en ajoutant les électrodes temporales basses). L’EEG numérisé et les évolutions des possibilités de stockage numérique auraient dû permettre d’augmenter l’accessibilité de l’examen dont les conditions de réalisation ont été facilitées. Cette accessibilité est très importante car on sait que la sensibilité de l’EEG est meilleure quand il est réalisé peu de temps après une crise (moins de 24h dans l’étude d’Ajmone Marsan [2 ]). La création récente en France de 2 actes EEG réalisés dans le cadre de la prise en charge d’une épilepsie (un acte de video EEG chez l’enfant de moins de 6 ans et un acte d’EEG chez les plus de 6 ans) a permis de redéfinir certains critères de réalisation, prenant notamment en compte la numérisation du signal EEG pour une meilleure intégration au dossier patient. Il sera important de réévaluer la sensibilité de l’EEG dans l’épilepsie suite à cette évolution de la pratique EEG dans le diagnostic d’une épilepsie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Diagnostic, EEG, Épilepsie
Plan
Vol 47 - N° 5-6
P. 358 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?